Le 23 Mai dernier, le groupuscule Néo-Nazi appelé le GUD a ouvert un « squat », « réservé aux personnes blanches, délaissés par l’Etat au profit des étrangers ». Rapidement, le front antifa a réagi en organisant des manifestations. Parmi eux, un nouveau collectif que l’on a pu aussi voir lors des manifs du premier Mai et du soir du deuxième tour des éléctions, le CELCED, pour Collectif Etudiant(e) de Lyon contre l’Extreme Droite. Retour sur une rencontre avec eux.
Les origines du mouvement
J’ai rencontré des membres du CELCED le vendredi 2 Juin suite à la première manifestation contre le « Bastion Social » le squat du GUD. Mais leurs visages ne m’étaient pas inconnu, le collectif est coutumier des manifestations depuis cette année, et la plupart de leurs membres étaient présents lors du mouvement contre la loi Travail.
Le collectif a été crée à Lyon 2 en septembre 2016 et se comporte principalement d’étudiants de cette fac. La moyenne d’âge est assez jeune, beaucoup de ses membres fondateurs sortent du Lycée et sont en première année de licence. « On est une vingtaine en socio, une dizaine en anthropo, et le reste pas mal divisé en histoire-géo, art du spectacle etc,… ». Ils expliquent que leur motivation principale vient des protestations du printemps 2016, ainsi que la hausse des agressions racistes en région lyonnaise, qui sont trop souvent impunies.
L’impact de la nouvelle génération
Les activités du groupe depuis septembre consistaient surtout à faire du tractage, de la communication sur internet et pas mal de graffiti sur les murs de Lyon 3, mais le mouvement prends de l’ampleur avec les élections présidentielles et le premier Mai de l’entre-deux tours. Après une AG à Lyon 2, Leur cortège était l’un des plus importants et n’avait rien à envier à celui de la CGT. Leurs slogans anti-capitaliste ET antifascistes couvraient presque les enceintes diffusant la perpétuelle chanson « On lâche rien ». Lorsque je leur demande s’ils sont à l’origine de la manie sauvage qui à bifurque jusque dans le Vieux Lyon, ils me répondent que non, tout en précisant que l’idée a été évoquée lors d’une de leur AG quelques jours plus tôt.
« L’objectif du CELCED est de transmettre et de réveiller l’alerte antifasciste dans le milieu étudiant d’un côté, et de ramener du monde en manifs de l’autre, du coup on interagit pas mal avec le reste du mouvement antifa/libertaire de Lyon. On commence à connaître les gens de la GALE et on se contacte parfois pour se coordonner. On relaye surtout beaucoup d’infos, notre page Facebook est blindée d’article de Rébellion ou de Rue89 Lyon ».
Les jeunes du CELCED ont pour ambition de reprendre et de défendre le terrain étudiant contre les idées d’extrême droite. Tandis qu’à la même époque, deux membres du GUD rouaient de coups un professeur qui arrachait leurs affiches devant la fac Lyon 3. L’objectif est aussi de mobiliser les étudiants dans les causes sociales. Ainsi les manifestations lyonnaises sont aujourd’hui composés d’un nouveau cortège dynamique et prompt à la manif sauvage.
