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Réparer plutôt que jeter, voici l’avenir

Réparer plutôt que jeter,  voici l’avenir

Il serait insouciant aujourd’hui de fermer les yeux sur le fonctionnement de cette nouvelle aire des avancées technologiques qui n’échappent pas au système productiviste et ses répercutions planétaires. On trouve en effet un véritable problème de consommation pour les appareils électroniques, fortement limitée en temporalité car souvent conditionnée par ce phénomène qu’est l’obsolescence programmée. La loi interdisant pourtant ce phénomène n’a pas de poids. En revanche, nombreux se démènent pour lutter contre l’obsolescence programmée.

Sur le festival ALL Terre Nativ 2017, village éphémère des alternatives, diverses associations écoresponsables se sont installées le samedi 10 juin sous le cagnard des berges du Rhône. C’est là que je fais la rencontre de Clément, président et co-fondateur de l’Atelier Soudé, une association lyonnaise engagée contre les déchets électroniques.

© Photographie Atelier Soudé

 La plupart des objets électroniques concernés sont des smartphones.

Petit rappel de la loi

Depuis 2014, la loi sur la transition énergétique fait de l’obsolescence programmée un délit entraînant jusqu’à deux ans d’emprisonnement, 300 000 euros d’amende pour un individu et 5% de son chiffre d’affaire annuel pour une entreprise.

Et pourtant, combien des produits électroniques actuels ont une durée de vie inférieure à deux ans ? Mais ça vous ne le verrez pas en achetant votre appareil, car le programme d’obsolescence programmée est souvent mis en place par logiciel et si c’est matériel, ce sera une pièce dissimulée. Et puis, comment parvenir à faire appliquer cette loi si la majorité des produits électroniques sont importés de l’étranger ?

L’Atelier Soudé, porteur de solutions

L’Atelier Soudé, c’est un atelier d’autoréparation électronique et électrique basé sur l’auto- et la co-réparation technologique. Il vise à réduire les déchets électroniques grâce à la réappropriation par les utilisateurs lors des ateliers collectifs. Pour cela, chaque semaine a lieu des ateliers à La Myne de Villeurbanne où se retrouvent souvent autant de participants que de bénévoles. Ainsi, chacun vient avec son savoir-faire et ses objets à réparer tel un ordinateur, un smartphone ou un grille pain. Il s’agit d’une association autonome qui n’a pas accès à des subventions de fonctionnement, et qui tend à mettre en place un système économique pour que l’association marche dans la durée. En effet, ce type d’association génère de l’emploi, elle nécessite le besoin de plein de « petites mains » pour pouvoir réparer.

Un engagement communautaire et social

L’association intervient aussi dans des centres sociaux, à la maison de l’environnement, ou à la MJC par exemple. Clément m’indique « On n’a jamais cherché de prestation, ce sont eux qui viennent vers nous. » Il m’explique aussi qu’il y a une volonté de la part de l’Atelier Soudé de se baser dans l’accompagnement de structures qui veulent se lancer dans la réparation.

© Photographie Atelier Soudé

L‘Atelier Soudé a pour objectif de mettre en place un projet internet, soit une plateforme qui permettrai de documenter toutes leurs actions tout en conservant des données. Une mutualisation en quelque sorte qui participerai au développement du mouvement. « La philosophie de l’Atelier Soudé c’est que tout doit être transparent, il faut que les gens sachent tout » me confie un des membres actif présent dès la genèse de l’association.

Quant à lui, il est chargé d’émission de communication et bénévole aux ateliers. Sa spécialité repose autour du logiciel libre, il s’agit encore une fois de mutualiser des idées afin que tout le monde en profite. « Réparer ce n’est pas compliqué. Encore faut-il qu’on sache utiliser les objets. » me précise t’il. En effet, on trouve un véritable problème de consommation et il est nécessaire d’essayer de sensibiliser les gens à agir quand la loi ne suffit pas.

Sur le terrain : transmission de savoir-faire

En fait, les participants et les bénévoles se retrouvent sur les ateliers. Les participants viennent avec divers objets électroniques dont la durée de vie est volontairement raccourcie, tandis que le matériel de réparation est à disposition durant l’atelier. Quant aux bénévoles, ils amènent leur savoir-faire afin d’analyser les problématiques des produits pour pouvoir les réparer. Soit ils ont des connaissances suite à d’anciennes formations, soit ils se sont résolus à apprendre par eux-même et n’hésitent pas à en faire profiter les autres.

Adelie 21 juin 2017 Adelie, Reportages

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