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S’installer dans la scène rap à Lyon, un travail LLABorieux ?

S’installer dans la scène rap à Lyon, un travail LLABorieux ?

Depuis quelque mois la scène Hip Hop lyonnaise connaît un essor considérable et le LLAB n’y est pas pour rien. Cette petite organisation fondée par trois potes de 19, 21 et 24 ans a su relayer et partager sa passion via les réseaux sociaux.

Rencontre avec Jason, 19 ans, le plus jeune fondateur du LLAB.

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POTES ET PASSION

« C’est allé très vite c’est vrai mais c’est des super bon gars et on était tous les trois passionnés par la même chose : le Rap ! »

Caméscope : Est-ce que tu pourrais me présenter rapidement le LLAB ?

Jason Mouga : Le LLAB c’est une bande de pote fan de la culture hip hop qui organise des concerts, des événements autour du Rap, principalement pour développer et mettre en avant la scène Lyonnaise.

Donc c’est une histoire de pote d’enfance passionné par la musique Rap ?

Pas du tout (rire) ! En fait j’ai rencontré les deux l’été dernier et ça à direct matché entre nous. Du coup on a décidé de lancer un truc ensemble. On a d’abord créé notre site internet puis en septembre on a lancé les hostilités sur Facebook. C’est allé très vite c’est vrai mais c’est des super bon gars et on était tous les trois passionnés par la même chose : le Rap !

Donc le LLAB c’est uniquement toi et tes deux autres associés ?

C’était le cas les premiers mois, après on a vite vu qu’on allait être débordé par le côté administratif qui ne nous intéresse pas plus que ça. C’est pourquoi on a formé une petite équipe, on est maintenant 15 en tout. Des graphistes, vidéastes, une personne qui s’occupe de la communication, une autre de l’administration. Ça nous permet de nous focaliser plus sur le côté artistique, quel artiste on va booker, quel concert/open mic, à quel endroit…

MUSIQUE ET BUSINESS

« C’est pas mal de réseau mais comme dans tous les domaines, il y a des opportunités à saisir, il faut pas dormir ».

 

J’imagine que se lancer si jeune dans le circuit ne doit pas être évident surtout au début.

Honnêtement nos débuts ont pas été si catastrophique, ça à même bien prit. On a créer le LLAB en septembre, notre premier event c’était le 20 octobre à la Taverne de Gutenberg et il y avait déjà pas mal d’engouement autour de nous. Et dès notre deuxième soirée, on a fait une collab’ avec Motorola, ça a pas mal impressionné, les gens trouvaient ça ouf surtout pour une deuxième soirée. C’est vrai qu’au début quand on est arrivé les autres asso comme Artjacking ou HighLo nous ont vu comme une mauvaise concurrence mais on a eu l’occasion de leur parler et on est en super bon terme depuis. Surtout qu’avant le LLAB on allait à leur soirée et on kiffait.

Et en pour ce qui est de gérer une organisation à trois potes qui ont la vingtaine ?

Mais c’est marrant que tu me parle de difficulté maintenant parce qu’on à eu un gros problème y’a même pas deux semaine. Un problème disons… juridique. Pour le dernier événement en date [concert de Freeze Corleone au Ninkasi kao le 19 mai dernier], on passait dans la plus grande salle du Ninkasi, avant on avait fait que les plus petites.  L’organisateur à vite vue qu’on allait faire beaucoup d’entrée, donc beaucoup d’argent.  Mes deux collègues ont eu des problèmes de dernière minute, j’étais tout seul pour gérer la soirée. Une heure avant le concert, l’organisatrice vient me voir en me disant que notre statut n’est pas conforme. Le truc c’est qu’on avait toujours pas d’accréditation, de papier comme quoi on était reconnu en tant qu’organisation. Puis à vrai dire on avait pas cherché à en avoir. L’organisatrice m’a donc proposé un marché : elle toucherait toute la billetterie de la soirée en échange de quoi elle fermerait les yeux sur notre situation. Evidemment j’ai refusé direct, je me suis arrangé pour mettre le nom de mon ancienne organisation que j’avais à Valence pour limiter la casse. Donc voilà, un mélange de manque de coordination, un problème administratif et on est prêt de se faire « entuber ». Mais je préfère qu’on fasse ce genre d’erreur maintenant, on est préparé comme ça.

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J’imagine qu’il est beaucoup question de réseau, de connaissance dans ce milieu ?

Oui c’est pas mal de réseau mais comme dans tous les domaines, il y a des opportunités à saisir, il faut pas dormir. Après c’est sûr plus tu connais de monde, plus c’est facile pour toi d’organiser ce que tu veux ou tu veux et faire venir les artistes que tu veux. C’est un milieu où il faut retenir les noms et j’avoue que des fois je galère (rire), on rencontre énormément de gens.

Vous mettez beaucoup en avant Lyon, comme un slogan, c’est vraiment important qu’on vous reconnaisse en tant qu’organisation Lyonnaise ?

Le but ce n’est pas spécialement qu’on nous voit comme une organisation Lyonnaise, par contre on veut placer Lyon sur la carte du rap français ça c’est clair, c’est notre but premier. Pour te dire, avec n’importe quel gros artiste qu’on book, il y aura toujours un ou plusieurs rappeurs Lyonnais en première partie.

Pour conclure, c’est quoi la suite ? De nouveaux projets ?

Exact, on va monter notre propre label qui s’appellera “LLABEL”, on va produire nos propres artistes de la scène Lyonnaise et les faire monter. Pour nourrir notre site internet [http://llab.fr/] on prévoit de publier deux articles par semaine. Sinon la prochaine étape c’est une mini tournée, on va passer dans plusieurs villes avec des concerts et plusieurs concepts, rien que ça, ça va être ouf et il y aura pas mal d’expérience à la clé.

A ce jour, Jason et ces collègues ne vivent pas pleinement de l’association, ils possèdent tous un job à côté. En revanche cela leur rapporte assez d’argent pour réinvestir dans du matériel de clip ou d’enregistrement et pouvoir faire profiter leurs proches.

julien 20 juin 2017 Julien, Reportages

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