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(portrait) Tayfun : le  »street-cuisto charmant ».

(portrait) Tayfun : le  »street-cuisto charmant ».

Tayfun Unal est un restaurateur et épicier de 28 ans, qui propose des recettes classiques de street-food comme des Tacos, des Kebabs ou des Burgers, mais préparés avec un soin tout particulier. C’est depuis quelques années une figure reconnue d’Hôtel de Ville, apprécié pour sa nourriture, son charisme et sa bonhomie. J’ai voulu rendre hommage à ce cuisinier de plus en plus célèbre.

Si vous vous baladez dans le centre-ville de Lyon avec un creux au ventre, sans savoir où aller manger, il est probable qu’on vous conseille d’aller voir un certain Tayfun, tout en priant pour vous qu’il soit ouvert. Le snack situé rue Constantine est un incontournable du quartier, surtout grâce à son emblématique gérant.

Son restaurant tourne bien, il reçoit surtout des groupes d’habitués, des lycéens, des colocations, de simples bandes d’amis, tous s’obstinent à revenir manger. Tayfun est relativement jeune pour un gérant de snack mais il sait très bien comment s’y prendre.

Il est difficile de parler de restauration rapide avec Tayf’, il prends son temps pour faire à manger. Pendant que votre tacos chauffe, ce grand gaillard bien costaud chauve et barbu qui pourrait paraître effrayant à première vue, assure le spectacle, il raconte ses dernières frasques d’un ton enjoué et d’un regard malicieux.

Il est méticuleux lorsqu’il cuisine ses sandwiches qui sont garnis de produits soigneusement choisis. Beaucoup de ces produits sont d’ailleurs faits maison comme les frites ou le poulet mariné, préparés par sa mère qui travaille avec lui. Il me confie qu’il regarde tous les soirs dans les poubelles de son restaurant pour vérifier qu’il n’y a pas de restes, en trouver l’attriste profondément. Sa mère le rassure, elle lui dit que les gens n’ont pas tous un estomac suffisant.

Tayfun est une sorte de symbole dans le coin, les gens qui y vivent depuis longtemps l’on vu grandir et se lancer dans sa propre affaire. Tout comme lui a vu des enfants du quartier grandir au fil des années, des tacos mangés et des bouteilles vendues. Marcher avec lui dans la rue équivaut à s’arrêter toutes les trente secondes pour qu’il salue quelqu’un.

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« l’Epicier Charmant »

Tayfun vit à la Duchère mais travaille dans le premier arrondissement depuis ses 15 ans, lorsque ses parents rachètent un restaurant en 2003. Il ne fait alors que donner un coup de main de temps à autre. Puis en 2006 son père ouvre une épicerie spécialisée en boisson dans la même rue. Il y travaille d’abord comme employé, avant d’en prendre la tête en 2010.

Ouvert tous les jours, à toutes les heures, la réputation de celui que l’on appelle alors « l’Épicier Charmant » grandit peu à peu. Car ce qui caractérise le plus Tayfun c’est son caractère avenant, blagueur, toujours prêt à arranger s’il vous manque un peu de monnaie. En 2014 il décide de s’agrandir et il rachète le snack voisin, « le Kebab d’Or » et se lance à pieds joints dans la restauration.

Depuis à peu près un an, il ne s’occupe plus que du restaurant et laisse l’épicerie à un de ses meilleurs amis, Ahmed qui vend de l’alcool sans en avoir jamais bu. Récemment il a acheté avec son père un autre kebab dans la même rue, il « s’auto-concurrence » plaisante-t-il.

A bientôt 30 ans, Tayfun doute sur son avenir, il sait qu’il ne manque de rien mais il rêve de voyage. Il a peur d’étouffer, il m’avoue que c’est parfois difficile d’écouter les problèmes des gens, c’est pour ça qu’il a délégué l’épicerie. Il voudrait partir mais il hésite à abandonner son snack, si symbolique à ses yeux. On lui souhaite en tout cas un bon voyage s’il trouve un jour l’énergie pour partir, et à très vite pour nous régaler encore.

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Tayfun (avec le bonnet au centre) avait réservé son restaurant pour festoyer avec notre bande de copains.

lug 8 janvier 2017 Lug, Portraits, Reportages

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