[Hors] Cadre (rencontre et expo) : quand deux corps de métiers se rencontrent !

    Dans le cadre d’une collaboration artistique, les élèves du CFMI (Centre de Formation pour Musiciens Intervenants) et de la COP (CinéFabrique) ont mis leurs efforts en commun dans le but de présenter une expérience audiovisuelle à la Taverne Gutenberg. Cela, sous la direction du collectif Le Matrice.

   Dès leur première rencontre en décembre alors qu’ils ne se connaissaient pas, ces groupes ont dû se mélanger et déjà mettre des idées à plat. De cette rencontre se sont distingués trois nouveaux groupes, chacun avec son fil rouge. Un mois plus tard, pendant trois jours, ils se sont de nouveau réunis pour mettre en pratique leurs idées.

Le Matrice a mis à disposition un panel de matériel qu’eux seuls maitrisaient (au début), des logiciels tels que Isadora reliés à des tables mixages audio et visuelles. Le CFMI fournit des instruments de musiques : synthétiseur, violon, contrebasse, percussions et instruments à vent. La COP se chargea principalement du matériel visuel : vidéoprojecteurs et caméras.

Le premier groupe s’est dirigé vers la création d’une pièce musicale mêlée à de la danse contemporaine, entre chorégraphie et improvisation, avec des projections de vidéos dans cette thématique.

Le deuxième groupe s’est focalisé sur un travail de surimpression d’images, en utilisant notamment des caméras Kinect disposées de part et d’autre qui filmaient en direct, en plus d’une table lumineuse qui créait des silhouettes, le tout projeté sur un mur, et accompagné d’un synthétiseur, d’une batterie et d’extraits sonores retravaillés sur le moment : un tout d’improvisation.

Le troisième groupe quant à lui, a réalisé un montage à base de photos et de vidéos capturées aux alentours du CFMI.

    Après trois jours d’atelier hors les murs (au CFMI) nous nous sommes retrouvés le 6 février à la Taverne Gutenberg avec à peine deux jours devant nous pour tout installer. Au cours de l’installation, nous avons pris conscience de la difficulté d’exposer notre travail à la Taverne puisqu’il y a deux étages, comportant plusieurs pièces (où sont déjà exposées des œuvres d’artistes), et qu’il fallait trouver un moyen de diriger les spectateurs dans ce lieu assez étroit.

    Le soir de la représentation, environ une centaine de personnes était présente, dont un bon quart -voire la moitié- n’a pu voir le travail du groupe de danse/musique « improvisée » au premier étage, puisque leur travail ne fut présenté qu’une seule fois au public. Le deuxième groupe a joué pendant plus d’une heure, avec un chanteur tout aussi improvisé que leur présentation. Il était très bien placé -en haut des escaliers, devant la porte-, ce qui obstruait le chemin qui menait vers la pièce où le troisième groupe s’était installé, avec deux vidéoprojecteurs et du son, exposant leur montage qui semblait tenir tête à l’atelier adjacent en question d’absurdité. ?

Cette expérience audiovisuelle manquait malheureusement d’idée directrice, les groupes ont travaillé indépendamment les uns des autres sur la thématique du cadre. L’exposition globale manquait donc de cohérence en terme de fond.

Nous avions décidé de la nommer « Hors-cadre », qui peut faire penser à « à côté de la plaque », non pas péjorativement parlant, seulement qu’à mes yeux, ce que nous avons fait là n’avait ni queue ni tête, j’ai d’ailleurs été pris au dépourvu lorsque je tentais de briefer mes amis sur ce qu’ils s’apprêtaient à voir.

Nous avons également eu du mal à anticiper la déambulation du public et tout le monde n’a pas pu assister aux deux performances. Nous avons tout de même pu expérimenter de nouveaux outils de vidjing, tenter des expériences différentes de la narration classique à laquelle nous sommes habitués avec le cinéma.

    Sur ce, au nom de ma classe, je remercie le CFMI, Le Matrice et la Taverne Gutenberg de nous avoir accordé leur temps, leurs locaux, leur expérience et leur patience.