C’est à l’occasion de sa sortie en DVD et blueray, que cette critique sera consacrée au nouveau long-métrage du jeune Damien Chazelle, Lalaland.
Moi-même amatrice de comédies musicales depuis la découverte de Grease à l’âge de 4 ans, je me suis décidée en mars dernier à profiter du Printemps du cinéma pour aller voir sur grand écran ce film dont je ne cessais d’entendre parler.
On place le décor
Un casting réjouissant avec Ryan Gosling et Emma Stone en têtes d’affiche, et sur une musique composée par Justin Hurwitz. Je suis assise dans mon fauteuil couleur pourpre et plongée dans le noir, quand soudain je suis transportée dans un immense embouteillage de Los Angeles. Une situation difficilement appréciable et laissant les conducteurs désespérés dans un ennui très vite brisé grâce à la recette des comédies musicales : une danse coordonnée et un chant à l’unisson. Une intro qui nous met en jambe et qui nous présente au milieu de ces automobilistes nos personnages principaux destinés à la romance après un accro sur la route.
Nous suivons alors pour commencer le parcours de Mia, serveuse dans un café de la Paramount où elle admire chaque jour ces stars hollywoodiennes, tandis qu’elle enchaîne les castings sans succès. C’est un soir, à l’entente de sa musique préférée et au détour d’une rue, qu’elle rentre dans ce jazz club et tombe à nouveau sur Sebastian, jouant au piano.
Cette rencontre nous entraîne alors du côté de Sebastian, un pianiste amoureux de jazz qui refuse l’oubli du jazz contre la musique électronique et voué à jouer, aux ordres du patron des airs tels que Jingle Bell.
Un hymne à l’espoir et à la mélancolie
Ces deux personnages représentent ces âmes rêveuses de l’âge d’or Hollywoodiens, qui résistent à l’abandon en s’imaginant le jour où leur talent sera finalement remarqué. Ce qui les réunit, ce sont leurs rêves déchus et leur persuasion mutuelle que l’un et l’autre réussiront un jour où l’autre et qu’ils ne doivent surtout pas perdre leur passion. Mia et Sebastian sont aussi culturellement animés par des œuvres des années 50/60 pour ce qui est de la musique jazz et du cinéma, avec notamment des clins d’œil à Casablanca ou encore Miles Davis. Mais tout cet univers est illustré comme une résistance, de moindre mesure, à la modernisation de notre monde qui en effraie plus d’un. Qui ne se reconnaît pas lorsque l’on parle de crainte du futur et de ce qu’il nous réserve ? On aimerait pouvoir faire durer éternellement les choses que l’on aime, et comme nous le raconte aussi le film, les gens qu’on aime.
Cette mélancolie, c’est le noyau du film. Damien Chazelle réalise après Whiplash, une comédie musicale au goût vintage qui, très loin des High School Musical ou Sexy dance, nous ramènes à nos comédies musicales de notre enfance. Celles qui nous donnent parfois l’envie de nous prêter aussi au jeu de danser et chanter avec tout le monde à la moindre réjouissance. Les décors sont travaillés, les tenues colorées et les chants allant de ça et là entre dynamismes, complaintes et douces mélodies. Nous évoluons à travers cette histoire d’amour entre Mia et Sebastian et leurs prises de conscience personnelles quant à leurs rêves, et où ces derniers les emmènent à travers des interludes musicales réussis (si ce n’est pour celle du planétarium, à mon goût avec un parti pris un peu trop choquant à l’oeil, mais je vous laisserai vous faire votre avis). Une façon chantante et old school de traiter d’une problématique de notre siècle : l’importance de conserver les vraies et belles choses de la vie, et ne pas laisser notre évolution moderne soumise à la superficialité entacher cela.
Le mot de la fin : Qu’il est agréable de retrouver une comédie musicale de bon goût et d’être transporté au cinéma par la qualité de l’image, du travail de lumière et du son, un vrai spectacle de 2h08 !
Margot